Formé à la philosophie des sciences à Genève, je désespérais de voir un de nos philosophes se prononcer sur le dogmatisme qui préside à ce qui sert de « justification scientifique » à tout ce que nous vivons depuis 2 ans avec le COVid.

Et voilà que le glorieux Michael Esfeld signale à peu près tout ce qui ne va pas en vrac et sans gants dans une interview qui promet de faire du bruit. Il n’hésite pas à contester l’importance et le danger de la pandémie à partir des statistiques consolidées de 2020 qu’il a épluchées, de même que l’utilité du

vaccin, ou celle des confinements, à partir d’un examen des articles scientifiques relatifs. Il signale aussi la partialité des opinions soi-disant scientifiques qui nous guident, et la censure qui règne partout désormais.

Pour lui les tendances que nous subissons sont plus dues à une sorte de technocrtatie qui impose des décisions politiques au nom de la science qu’à la science elle-même. Quel bonheur d’entendre dénoncer par Esfeld ce qui me semble scandaleux mais que la doxa ambiante (presse et la majorité de l’élite intellectuelle) s’emploie à minimiser: exclusion des non vaccinés, conflit et discorde permanente générées subtilemement, état d’esprit servile de la population, création de deux classes de citoyens, perte de confiance dans la science et dans la politique.

Oui, perte de confiance dans la science. Car si la science n’est plus une méthode mais un dogme, c’est effectivement la fin de la science. Et les gouvernements comme la presse s’étant compromis dans ce récit vertical, c’est peut-être simplement la fin de nos principes démocratiques.

Et Esfeld martèle plusieurs fois, du haut de sa légitimité, un constat lourd de sens et d’accustations implicites: ce qu’on nous impose n’est pas nécessaire!

Pour en sortir, Esfeld urge le gouvernement suisse (et ce en pleine « semaine de la vaccination en Suisse »;)) d’en finir le plus rapidement possible avec le pass sanitaire et les politiques sanitaires qui nous sont imposées!

Le coup de chapeau à Esfeld est d’autant plus mérité que l’école anglosaxonne dont il est issu a tendance à une sévère compartimentation des domaines de spécialisation et d’intervention (on intervient strictemenet dans son domaine de compétence, à l’inverse des habitudes des philosophes… français, par exemple). Donc si Esfeld décide d’intervenir, c’est que vraiment il le devait! Esfeld a pris la parole face à l’innaceptable.(Peut-être en lien avec les importantes votations du 28 novembre en Suisse, mais il n’en parle pas)

Néanmoins il prend ses précautions et ne va pas dire comme moi lors de mon dernier post « C’est un foutage de Gueule ». Au contraire, il euphémise les fautes et erreurs qui nous ont conduit jusqu’ici et propose qu’à la fin de cette semaine de la vaccination, on en finisse avec tout ça;))) Ca c’est un peu naïf… Autre précaution sans doute: au lieu d’accuser « ceux qui nous ont conduit » jusqu’ici, il déplore que beaucoup, face à de telles absurdités, tombent dans l’extrémisme. (Mais avec les le traitement médiatique des hérétiques « anti-vax », Esfeld sera peut-être lui-même appelé « extrémiste » après cette intervention.)

Il est vrai que les « élites intellectuelles », dont je parlais dans mon précédent post, sont très naïve face à la partialité des médias. Et les universitaires pour la plupart pensent encore qu’il serait impossible que nous, en Occident, on subisse une manipulation médiatique massive (parce qu' »on est en démocratie », et qu' »on est pas en Chine » 🙂

Esfeld a quand même la naïveté de penser que ça pourrait s’arrêter demain… Moi qui ai donc dit « C’est un foutage de gueule », qui ai observé les médias 2 ans, et observé les technocrates qui nous ont préparé tout ça, je sens que c’est destiné à durer. J’espère me tromper.