Michael Page, Huile, Détail

(ce post est la suite de ceci)

Je veux (comme dans le post précédent sur ce même Event 201) mettre en évidence une langue pervertie à l’origine qui est à l’extrême de ce que le management fait de pire . Cette langue

impose subrepticement ses évidences et affirme sa vérité a priori, avec un verni technique trompeur (capable sans doute même de tromper celui qui l’utilise).

Je vais donc encore largement traduire des pans de cette discussion mémorable qui a tant d’importance pour nous. Comme je le disais, j’ai l’impression que cette traduction rend évidente son absurdité. Il faut que les gens se rendent compte de la pensée et de la démarche qui préside à notre état actuel (ces gens gèrent la crise que nous vivons).

Nous avons vu que cette simulation effectuée il y a un an présente un protocole pour un contrôle absolu de l’information qui pourrait être tout simplement l’instauration d’une dictature technocratique. Ces gens semblent confondre science et management de crise, ce qui suggère une corruption cognitive et épistémique avancées (sans parler de morale et d’éthique). 

Je ne veux pas dire que tous les manageurs sont des zombies. J’en connaît des bien. Juste qu’ici, ces gens parlent littéralement la novlangue d’Orwell, et sont certainement des zombies.

Nous serions avisés de questionner leur gestion actuelle.

Para_LouisXV

Orwell dans le texte manageurial

Avant d’examiner dans le détail comment et par quels canaux doit s’opérer la submersion informationnelle recommandée, regardons Tim Evans de l’OMS et de Gavi (alliance des vaccins de Bill Gates) qui introduit le concept de Flood (submersion). Méditons sur ce que veulent dire ses mots:

 D’abord, Evans revient sur l’importance de la verticale établie entre l’OMS comme centre focal de diffusion et le monde. L’expression est assez crue et martiale, évoquant l’Art de la guerre de Sun Tzu. Il faut que ce centre (l’OMS) nourrisse les médias officiels en permanence (deux fois par jour) de communiqués sur « ce qui se passe » pour dominer le terrain.  Et c’est en quoi consiste la submersion! « That’s a manifestation of flood, meaning we have to lead and lead regularly ». Ceci est d’un grotesque achevé, mais c’est effectivement ce qui est dit et reçu avec de complaisants hochements de têtes par ses congénères….  Le concept de submersion informationnelle (récurrent dans la discussion) est bien le coeur du protocole. Le Kafkaïen de cette novlangue s’amplifie encore:

 « Et je pense qu’en terme de contenu [contenu des communiqués] il s’agit de ce que nous savons et jusqu’ici les communications ont été plutôt bonnes. Je pense que nous avon projeté la croissance exponentielle de ceci plutôt bien, c’est pourquoi il y a une certaine légitimité à ce qui a été communiqué. Soyons donc clair à propos de ce qui a été communiqué que nous savons, et qui est vrai, mais aussi soyons clair sur ce qui est absolument faux, et soyons clair à propos de l’incertitude, et disons que celle-ci est gérée. » 

(Ici il parle à l’évidence de la progression exponentielle de la maladie, qui suit effectivement (dans la simulation) les projections exponentielles de l’OMS. On ne peut en dire autant dans la réalité. Les modèles alarmistes de Neil Ferguson ont été beaucoup trop alarmiste et sont ils sont actuelleement dénoncés par tous les statisticiens qui rappellent que ce conseiller de l’OMS et du gouvernement anglais s’est systématiquement trompé depuis 20 ans. Je crois qu’il a été viré, mais l’on continue de nous dire que ça va reprendre « exponentiellement »)

Et Tim Evans en remet une couche sur la bonne et la mauvaise info, toujours avec le gimmick récurrent « soyons clair » (Let’s be clear, …. ça donne une belle impression de responsabilité et de franchise), au cas où l’on aurait pas compris: 

« Et soyons clairs à propos de ce qui a été communiqué que nous savons, et qui est vrai, mais soyons aussi clair sur ce qui est absolument faux, et soyons clair à propos de l’incertitude, et disons que celle-ci est gérée. » 

(sic)

Obey, injonction subliminale dans le film culte de J. Carpenter They live… qui a inspiré l‘artiste Obey
entrelacartnouv

Contrôler des réseaux sociaux et internet

Tous les panelistes ont un petit mot pour appeler au filtrage (censure) des médias sociaux sous toutes les formes, et à un rapprochement avec eux. Matthew Harrington, spécialiste de la communication de crise et de la protection de la réputation de la firme de consulting Eldelman assure que le moment où les plateformes et médias sociaux se considéraient comme des fournisseurs de service et non des diffuseurs est terminé. Traduction: elles sont responsables de ce qu’elles diffusent et doivent lutter activement contre la « fausse information ». 

Il est à noter que ce processus est en cours depuis au moins 5 ans qu’on parle de « fake news » et de « post-vérité ». La mise au jour par la presse de ce phénomène prétendument nouveau a déjà suscité une foule d’interventions algorithmiques ou non des réseaux sociaux pour promouvoir l’« info vraie » et marginaliser au maximum la « fausse info ». Jusqu’à la fermeture de comptes sans appel. Ici dans ce doc de Google, la firme s’engage à faire baisser la visibilité de la « misinformation » dans les recherches google grâce à une pondération profilée. On retrouve strictement les mêmes préoccupations et le même vocabulaire que ceux de Event 201: donner moins de visibilité à la « misinformation » et à ce qui contredit le « consensus établi par les experts » [content that contradicts well established expert consensus] (p. 39 et 44).

Coupure d’internet (tiens, c’est au programme?)

Dans les faux bulletins d’info réalisés pour la simulation de Event 201 , on apprend que certains gouvernements font fermer des comptes, censurent des pans d’internet, voire l’éteignent sur tout le territoire! Mais ceci accroit la défiance et augmente le chaos politique. Confusion entretenue: on ne dit pas si ces gouvernements coupeurs d’internet sont ceux qui diffusent de la mauvaise info (genre Russie, Iran ou même Suède) ou ceux qui suivent aveuglément les fluctuations de l’OMS, parce que c’est de la « Bonne information »… (comme l’Angleterre ou l’Australie dont on sait qu’elle est allée très loin en terme de restriction de la liberté).

Le comité ne condamne pas vraiment ce genre de blocage qui laisse entrevoir la dictature franche et sans gants. Mais il marque tout de même sa préférence pour une approche plus subtile du contrôle.

Algorithmes et contrôle subliminal d’internet

 Stephen C. Redd ( membre du CDC, Centre pour le Contrôle des Maladies US, et superviseur de plusieurs de ses sous-agences)  commence avec une touche d’humilité: « Nous devons reconnaitre que nous sommes tous susceptible d’être victimes de désinformation (misinformation). » , mais il ajoute aussitôt: «  Et je pense qu’avec les plateformes sociales, il y a une opportunité de comprendre qui sont ceux qui susceptibles d’être victimes de désinformation [misinformation], et sous quelle forme. Donc je pense qu’il est y a une opportunité de collecter des données à partir de ce, hum, mécanisme de communication. »

Profiler les « victimes de désinformation » (= les opposants)

Autrement dit, il propose de faire du profilage des susceptibles victimes de désinformation. Lui il ne sait pas, mais les algorithmes, eux, sauront (ils sont scientifiques, non?). Encore une fois, questionnons-nous profondément sur la conception de la science de quelqu’un qui peut produire un tel raisonnement (et, plus essentiellement, la conception éthique, morale).

Et Stephen Redd, du haut de toute son humilité précise ensuite que ce profilage permettra de repérer la fausse information de façon plus rapide. Il rapporte  qu’ « actuellement » (ce qui veut dire ici, dans le jeu de rôle de la simulation) de plus en plus de gens utilise des traitements prétendument efficace mais qui sont en fait dangereux. « Le plus rapidement nous pourrons repérer ces choses, le plus tôt nous pourrons les contrer. »

L’Hydrochloroquine, molécule utilisée depuis au moins 80 ans sans aucun problème, est-elle victime d’un processus a priori qui balise tout l’espace communcationnel pour se justifier lui-même?

La censure déjà en cours sur internet

Ce qui est grinçant, c’est que le profilage est déjà largement effectué et utilisé par Google, Facebook et les autres. Les autres c’est notamment un faisceaux d’acteurs troubles situés entre les services secrets (US et anglais principalement) et les GAFA (eux mêmes non sans liens avec la CIA, comme nous l’a appris Snowden). Snowden travaillait pour une de ces officines outsourcées de la CIA, Booz Allen. Autre extension privatisée de la CIA: Cambridge Analytica, l’une des firmes les plus avant-gardistes dans la manipulation psychologique à partir de profilage pour des fins politiques).

Autrement dit, tout ce qui a déjà lieu (sans qu’on ait rien pu faire contre depuis 10 ans qu’on nous en prévient) va se passer à une encore bien plus large échelle sous la pression de ce protocole d’urgence.

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Contrôle des médias traditionnels

Mais les médias traditionnels intensément verticaux ne sont bien sûr pas à négliger dans ce processus de submersion établi pour notre sécurité.

Ecoutons à ce propos Avril Haynes,  ex vice-directrice de la CIA, dont le CV présente une carrière entre diverses agences toutes liées aux services secrets et à l’armée US. Je vous le retranscris en largeur pour mettre en lumière des petits arrêts et contradictions qui montrent encore une fois que ces gens font comme s’ils exprimaient des idées mais ne font que dérouler plusieurs point préétablis, comme des zombies manageuriaux qu’ils sont.

«Je pense qu’une chose importante est de travailler avec les entreprises de télécommunication, pour que tout le monde ait accès au genre d’information que nous cherchons à fournir, parce que ceci va être critique pour, vous voyez, gérer l’explosion de la maladie. Et un autre problème, est que… de cette façon, un autre problème est que grâce à cela, si vous avez une source sûre [trusted source, typique du voc de l’espionnage… elle parle donc ici d’un journaliste de confiance… pour diffuser le « bon » message] je crois dans l’idée que nous ne devrions pas… contrôler l’information, mais plutôt submerger la zone [flood the zone] avec une source sûre. »

Rassurez vous donc, il n’y aura pas de contrôle de l’information, mais seulement une submersion par des sources sûres. Ensuite. Avril Haines ne manque pas de nous avertir qu’il y a déjà -« nos services secrets nous le signalent »- des états mal-intentionnés qui promeuvent la désinformation pour déstabiliser l’ordre mondial. Voilà aussi pourquoi il faut vraiment engager les grands média traditionnels! »

Médias aux ordres

Et ça tombe bien il y a plusieurs membres de ces firmes de télécommunication, comme Hasti Taghi, la vice présidente de NBC Universal (gros conglomérat de TV et  Ciném) qui prend le relai:

« […] il faut s’assurer d’avoir les bons contacts dans les médias pour s’assurer qu’ils transmettent l’histoire que nous promouvons [our side of the story] et quel n’y a pas de mauvaise information [misinformation] ».

(re Sic)

Donc vous avez compris, le contact dont elle parle, c’est elle. Et ses employés, sans doute…

Le contrôle des sources médiatique sera consciencieusement rappelé durant toute la discussion par chaque panelliste.

En lisant ceci, on peut supposer que le le processus vertical (cascading) de submersion fonctionne bien. Cet article au titre symptomatique relaie deux experts patentés sans aucun recul. On y retrouve la novlangue du comité à l’état pur. Aucun regard critique de la part du journal qui brode sur une dépêche de l’AFP. 

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Engager la « société civile » et les communautés

C’est là que ça devient vraiment morbide. 

Il faut non seulement organiser le déluge de « Bonne information » par en haut, mais assurer sa circulation au niveau le plus basique de la société (grassroots). Il importe pour le comité de donner une vraie saveur naturelle et spontanée à cette submersion pour lui donner toutes les chances d’être crue. Voilà ce que veut dire pour ces gens l’expression «engager la société civile » et « créer la confiance ». (Et ici encore, ce genre de démarche fonctionne plein pot depuis au moins 5 ans…)

« Je pense qu’il est important d’exploiter la société civile, et les structures sociales informelles [Faith based communities… il est difficile de traduire la langue technocratique] de les recruter pour, grâce à une action presque spontanée [almost at a grassroots level], s’assurer de l’intégrité de l’information. », suggère ainsi Eduardo Martinez, président de la fondation UPS (entreprise internationale de transport postal), qui représente aussi le World Economic Forum (forum de Davos). 

Ceci me fait penser à cette news récente: en Suisse l’Office fédéral de la Santé publique a eu la bonne idée de recruter un tiktokeur pour persuader les adolescents de la nécessité du port du masque!

(Il est à noter que la déclaration aux accents martiaux et autoritaires de Tim Evans au début de ce post vient comme un contrepoint à la suite de cette « ouverture » de Martinez à la société civile.)

Soutenez votre »Police de la pensée locale »….
Les associations locales

Christopher Elias,  du CDC (gestion du COVId US) explique que les Organisations communautaires locales peuvent aider à « filtrer le bruit » [the noise that there is outthere], et à « agir selon la bonne information » [the good information that’s there]. Merci.

Le personnel médical

Ensuite, le balisage de la société civile passe aussi par l’ « engagement » (endoctrinement…) du personnel médical lui-même (c’est lui qui a notre confiance, rappelle judicieusement Brad Connett, président du Henry Schein’s U.S. Medical Group. George Gao, grand responsable Covid de la Chine, ajoute son grain de sel en insistant sur la formation des formateurs (TOT, Training of Trainers), c’est à dire du personnel médical mais aussi spécialement du personnel de soin, qui est plus proche des patients. Evidemment, il s’agit de s’assurer que la « bonne information » nous est accessible et la « mauvaise » non. Merci encore. (Écoutez bien Lem discours de Gao qui est partiuculièrement symptomatique).

Même absurdité qu’auparavant, on propose ce qu’il y a déjà et dont on s’occupe déjà. La plupart des professionnels médicaux présents participent à de multiples programmes de formation où ils transmettent leur « savoir » et surtout, j’imagine, leurs « bonnes pratiques ». Ainsi de la psychologue Jane Halton, ex-ministre australienne de la Santé et des personnes âgées, qui peut à l’occasion participer à une conférence Ted MED 2020 sur les dangers de la « Misinformation » pour des professionnels médicaux; ou à des séminaires sur la « prise de décision en temps de crise » destinés aux fonctionnaires australiens… Tiens nous parlions de « Management de crise ». La langue et la pensée orwerllienne pratiquée ici se diffusait et submergeait préalablement à la crise covid. L’a-t-elle rendue possible?

Les patrons 

Matthew Harrington, le communicant d’Elderman, se montre pratique en suggérant d’ « aller chercher la confiance où elle est dans l’écosystème. » Il fait remarquer que « la quantité de confiance donnée aux employeurs est proprement extraordinaire ». Et il suggère de marier le leadership des entreprises avec le leadership d’organisations patronales. Ce qui doit vouloir dire faire pression d’une façon plus ou moins douce sur les patrons pour les mettre du côté du comité. Car évidemment une pression du patron sur les employés peut être utile pour l’intégrité de la « Bonne information»…

CONCLUSION: La gestion subliminale des foules

Je dirais que depuis 6 mois le monde vit un lavage de cerveau qui risque de ne jamais finir (si personne ne réagit).

J’ai fait le tour des dimension de la submersion: médias officiels, société civile, Réseaux sociaux. Sur chaque chapitre j’aurais pu donner plein d’autres exemples comme l’article de la Provence qui suggèrent qu’effectivement, tout se déroule selon le plan de submersion. Mais j’ai préféré vous faire voir en profondeur qui sont ceux qui l’appliquent.

La submersion agit subliminalement. Elle est du même ordre que cette langue abominable des managers, qui ne s’écoute jamais vraiment. On ne s’en rend pas compte. Si c’était le cas, il y aurait des révoltes.

Parmi les panellistes, un certain nombre sont psychologues, et ce n’est pas un hasard. La manipulation psychologique subliminale est devenue une technique incontournable de gestion de ce capitalisme tardif qui menace d’imploser depuis plus de 10 ans (et qui est probablement entré dans sa phase de démolition contrôlée depuis 6 mois).

Pour terminer, je vais citer la psychiatre Jane Halton, ministre australienne de la Santé et des personnes âgées, qui ici prend un ton philosophique pour nous exposer quelque chose d’essentiel et profond:

« Je pense que nous devrions aussi nous focaliser, dans une conversation sur la communication comme celle-ci, sur la raison de cette communication. Il nous faut penser à propos de ce que nous savons sur les possibilités pour inciter les types de comportement que nous désirons voir. […] Il ne s’agit pas seulement de leur transmettre un message… Il s’agit aussi de savoir comment nous les incitons à gérer leur comportement […] »

Le message n’importe pas mais seulement l’effet qu’il produit sur vous. A partir de quoi l’on peut conclure , dans ce cadre de pensée, que tout ce qui vous fait peur pourrait bien être scientifique (si l’on considère que la peur vous rend plus apte à « agir selon de la bonne information », comme il semble que ce soit le cas). Ce serait une conséquence logique tirée par cet esprit manageurial qui semble, comme nous le voyions dans le premier post, confondre science et management de crise.

Bon, voilà, nous sommes comme les rats ou les pigeons du psychologue B. F. Skinner qui a inauguré, inspiré par Pavlov, ce type de conditionnement psychologique qui fait aujourd’hui florès chez les GAFA, dans les services secrets ou le management. Mais avant eux le management et la publicité avaient assez largement adopté ce genre de buts et de méthodes. Tout ceci vient de loin.