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Macron, tu fais plaisir, tu t’effondres! La com ne pouvait pas fonctionner ainsi. Pourquoi? Parce que ç’aurait été trop moche pour la France, pour le monde, pour l’humanité. Trop moche que la com eut aussi complètement triomphé sur le vivant. Trop moche que tu puisses imposer l’effroyable imposture que tu représentes sans réponse violente de la réalité. Les gilets jaunes, c’est la vie même.

Il n’a pas été toujours facile de se dire Français. Et enfin, aujourd’hui oui, complètement, nous pouvons être fiers d’être français (sauf toi!, ha ha)! Et le monde voit ta déconfiture, grâce au peuple qui dit non, qui se constitue! Et c’est le monde qui tremble maintenant. Car la France n’a peut-être pas dit son dernier mot en matière d’histoire. Elle peut peut-être donner le ton et bouleverser à nouveau le monde. Qui sait?

Une classe se constitue, prend conscience d’elle-même, comme disait Marx. Grâce à l’outrance que tu incarnes. L’outrance d’un système qui a mis tout en place pour parler à la place des gens et les écraser sous sa mise en scène de la réalité, et s’imposer par étouffement cyber-médiatico-consumériste. Or oui, on pouvait croire pendant la première partie de ton règne (hideux) que cela s’imposait « naturellement », pour la croissance, le réalisme, et parce qu’il n’y avait pas d’alternative, parce que c’était le sens naturel de l’Histoire (ou de la fin de l’Histoire), parce que c’était le nouveau monde. Sauf que soudain le nouveau monde, c’est l’ancien monde! Le toc apparaît soudain pour ce qu’il est, comme dans les « habits neufs de l’empereur ».

Et c’est aussi là le hic. Tu représentes la tentative de mise en scène par la mondialisation libérale d’un “populisme technocratique” pour pallier la fin des systèmes politiques complètement décrédibilisés de l’Occident. Tu as simulé la table rase, en imposant tes pauvres playmobils “en marche” à la place du personnel politique démonétisé. Tu as ringardisé la gauche et la droite, et maintenant -accélération des modes et de l’Histoire- tu es ringardisé! Que tu es beau, ringardisé!

Bien sûr, cela ressemble à un sacrifice. Un gigantesque fête populaire où l’on immole un Macron pour Noël , comme la figure la plus caricaturale d’une calamité universelle et hégémonique (quelle joie!).

Bien sûr, c’est très dangereux, et il n’y a vraiment aucune raison, vu le tableau général et le pipeline évènementiel engorgé (élections européennes, Trump, crise migratoire, crise financière, guerres diverses, etc. etc.), d’espérer une amélioration à long terme, comme autrefois, ou une émancipation radicale, comme la rêvent la gauche radicale. Au contraire, l’échec de ta mission, celle de réenchanter le « rêve européen », ton échec en tant qu’homme providentiel du système, laisse penser que la seule alternative sera la violence, l’implosion de tout un pan du monde. Car un système déstabilisé engendre naturellement des solutions terribles….

Mais est-ce l’implosion du système qui nous régit depuis… 40 ans? 80 ans?, 100 ans?, 200?, 500? Si tout ça (quoi que ce soit) devait s’effondrer parce qu’un système pourri doit s’effondrer, voire se terminer dans la guerre totale, voire l’annihilation (ainsi que tu nous le prophétisais, selon ta rhétorique irresponsable de pompier pyromane du « moi ou le chaos », lors de la cérémonie du centenaire de la fin de la  grande guerre, devant l’arc de triomphe, déjà… où tu identifiais dans un délire hyperbolique tes adversaires « populistes » avec les nazis d’autrefois!) et même si tout devait s’effondrer dans la guerre (c’est à dire se régénérer d’une façon radicale), les responsables seront principalement cette élite sécessionniste dont tu est l’incarnation, le concept fait chair.

Et dans cette élite incendiaire, il faut donner une mention spéciale à toute la gauche réformiste/culturaliste dont tu émanes, qui est aujourd’hui une coquille vide qui a prouvé qu’elle ne pourrait jamais être ce qu’elle devait être, et voilà pourquoi elle a dû toujours manoeuvrer pour faire monter les extrèmes d’en face, comme l’a fait Mitterand en son temps avec le FN, comme l’a fait Hillary Clinton avec Trump.

Bref, même si tout s’écroule, je ne mettrai pas ça sur le dos des gilets jaunes qui représentent ce sursaut magnifique de la vie même contre la technostructure qui la détruit.

Et si tout revient à la normale, comme la théorie des systèmes le voudrait (puisque le système met en scène l’idée de son effondrement comme un simulacre à vertu vaccinale pour conjurer sa fin réelle, toujours repoussée)… si l’effondrement au ralenti que nous vivons devait encore durer plusieurs millénaires, (et si, déjà, tu parviens à terminer ton horrible mandat); alors, quand même, on aura pu vivre ce moment d’authentique partage, d’explosion des cadres de contention, et d’effondrement de la com, et cela, personne ne pourra nous le prendre.

Macron, que tu es beau quand tu t’effondres!

 

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