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Le jeune est l’incarnation de la société capitaliste, vitale et dynamique, telle qu’elle se rêve et se célèbre, et d’autant plus dans sa phase « spectacularisée » et « communicationnelle » actuelle.

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Incomparable Miley (Cyrus) (dans un costume affublé de l’injonction « Do it »  dorée)

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Jeune= mascotte

Le jeune est érigé en étendard, en modèle mimétique et déceptif (dans les 2 sens du mot déception/tromperie… en anglais comme en latin: deceptio(n)= tromperie).

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Justin Bieber, en pleine forme, selfie sur Instagram

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Double contrainte

Double contrainte ruineuse pour tout le monde. Pour les vieux, et moins vieux, qui se sentent vieux, et pour le jeune qui doit être à la hauteur du rôle qu’il doit tenir. Celui de héros messianique de la satisfaction du sacrosaint désir individuel, pôle moral paradoxal de notre société, contrainte sociale maquillée en émancipation que j’avais appelée surmoi anti-surmoïque.

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« Do what you want », mot d’ordre exemplaire du capitalisme hédoniste, titre de Lady Gaga, clip ici.

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Désir et identité individuels:

la sacralité postmoderne

Dans cette culture jeune hédoniste (qui a largement envahi le reste de la société… jeunisation), le désir authentique représente une manifestation d’ordre sacré de l’identité individuelle,  le saint des saints de notre société sécularisée/ individualiste. Mais la réalité est que ce désir authentique recèle un rêve de toute puissance plutôt inaccessible, sur lequel se fracassent beaucoup de destins. L’image est fixe et trompeuse (Mahomet le disait, tout comme notre grand Calvin ;)), elle rompt l’équilibre entre l’être et le devenir. Comme un yang sans ying ou un ying sans yang.

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Miley d’après Luis Quiles

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Narcisse sous stéroïdes

Notre jeune est sans cesse encouragé à se poser la question de son identité individuelle, de ses désirs profonds,  questions parfois inutiles, et souvent trompeuses, avec lesquelle se torturent tant d’occidentaux en pure perte. Trompeuse, quand elle s’appuie sur le regard des autres pour se construire et non sur une véritable connaissance de soi (processus compliqué et de moins en moins accessible). On est amoureux de son reflet. On s’oublie.

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Narcisse, Le Caravage (v. 1595)

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C’est le mythe de Narcisse sous stéroïdes, grâce aux réseaux sociaux et à tous les processus qui convergent dans notre postmodernité pour offrir à l’individu toute l’infrastructure possible pour se fuir dans les images.

 

2 images tirées d’un film emblématique de l’anglais Steve Cutts, illustrateur de la morbidité de la société du spectacle 2.0, au succès viral sur les réseaux, comme Luis Quiles.

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L’être sans le devenir

Le slogan tautologique « Be yourself » (Sois toi-même) est la traduction marketing de cette pathologie. Il est omniprésent depuis 50 ans, grâce à la révolution culturelle et au marketing, Comme un écho perverti du « Deviens ce que tu es » de Nietzsche.

 

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Un programme pour quelques posts:

Je commence donc cette série de 3 posts (si tout va bien), où j’explorerai plus avant les différentes dimensions abordées plus haut, que je vais expliciter ci-dessous tout tit peu, par soucis de clarté:

-les injonctions paradoxales:les psys systémiques ont montré que la schizophrénie est souvent provoquée par des doubles contraintes contradictoires que subit l’individu, surtout jeune (comme lorsque le père alcoolique demande implicitement à son enfant, de façon répétée et systématique, de ne pas voir qu’il est alcoolique, alors qu’il ne peut pas ne pas…) Les sociologues parlent aussi de conflit de valeurs… situations où un individu ou une société doit être capable de reconnaître les différentes obligations en jeu, ce qui n’est pas facile… typique de notre situation politique et économique.

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Gregory Bateson et l’école de Palo Alto ont rendu incontournable en psychologie le concept de double contrainte, (double bind).

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-le mimétisme qui m’apparaît comme une loi d’ordre presque biologique, sur laquelle un grand penseur, René Girard a parlé toute sa vie. Le mimétisme a a voir avec les processus les plus archaïques de la violence, du sacré et de la socialité tribale.

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L’un des livres les plus connus de René Girard (1923-2015).

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-La concurrence (déloyale!?!) que la starrisation mimétique exerce sur les liens traditionnels comme la famille et l’école.

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GONGLUZION(S):

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Consommation malheureuse

Concept émergent, dérangeant… incontournable

Je vais enfin tenter de replacer tout ace qui a été énuméré dans ce programme sous la catégorie de consommation malheureuse (addictive et contraignante, par captation, par esclavage du désir) concept de Bernard Stiegler que je m’acharne à ne pas expliquer, tellement il me semble directement palpable, autoexplicatif. Mais que j’essaie d’illustrer néanmoins, autant que je peux, comme le fait Luis Quiles avec un talent synthétique assez frappant.

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Déni de tristesse qui rajoute à la tristesse

Un de nos problème que je me risque à diagnostiquer, en tant que médecin de votre culture, est précisément notre incapacité à exprimer notre désarroi.

Moi, je pense qu’on nous empêche de penser ce désarroi, de l’exprimer et peut-être de le sentir, à travers divers mécanismes de réenchantement (marketing, gestion de la conscience, superstructures de la silicon valley, etc.) qui reconduisent le malaise à un niveau plus profond et grave… Un peu comme en Union Soviétique autrefois, avec d’autres moyens.

Ce déni obligatoire est également un thème favori de Luis Quiles. Et son succès viral montre que beaucoup plus de gens pensent ainsi. Ca me rassure sur mes semblables. Luis Quiles est réconfortant.

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« Pretty inside »…  La beauté intérieure, selon Luis Quiles… toute la vanité de la question du « vrai moi »… un problème philosophique récurrent dans tous les jeux de télé réalité, du Loft aux Anges de la télé réalité.