Connaissez-vous Noir Fluo? Ce groupe de rap renouvelle depuis 1 an  le rap français en y adaptant parfaitement le style dirty south, le gros son du sud des Etat-unis qui a transformé le hip hop dans la décennie 2000. Petite présentation à l’occasion de la sortie de leur dernière mixtape téléchageable ici.

Des refrains massue qui oscillent entre le génie et la débilité, des sons électroniques lourds et puissants, des lyrics centrés sur la drogue et l’alcool, le gangstérisme et les soirées… Tous les éléments du dirty south sont transposés avec conviction, sans oublier les voitures et la célébration décomplexée du plaisir qu’elles procurent:

Sous des tignasses généreuses, Noir Fluo chante un clubbing grégaire et psychédélique calqué sur les grandes stars du sud des Etats-Unis: Lil Jon, Lil Wayne, entre autres. Venant de Paris « intra muros » (ils sont apparemment du 12e arondissement), ils s’approprient le bling-bling de la capitale pour faire briller le hip hop sale à la française.

Le son est lourd et lent. C’est la caractéristique du hip hop du sud. On trouve même des remix « screwed and chopped » des morceaux de Noir Fluo.

Ce genre de mix au tempo ralenti à l’extrême a été inventé par DJ Screw, l’un des pionniers de ce son imbibé d’alcool et de codéine. Cet illustre DJ de Houston est d’ailleurs décédé d’une overdose de codéine. C’est pour vous dire l’importance de cet opiacé consommé avec de l’alcool dans la culture du rap du sud. Il explique aussi ce groove lent et vaporeux qui le caractérise.

Dans le rap français, le son dirty est très répandu, comme chez Booba qui l’utilise excellement (par exemple ici ou ). Rapper ou non sur du dirty est même devenu une question rituelle dans les interviews de rappeurs par la presse spécialisé.

Mais reconnaissons à Noir Fluo la fraîcheur de son produit : le côté rap sale et fête décadente du dirty south n’a jamais été aussi bien adapté en français. Ça fait plaisir, parce qu’il est incontestablement plus facile de trouver des mots qui swinguent en anglais qu’en français. Donc profitez de la mixtape avec les grands hits et quelques exclus qui valent la peine, comme « la Ride » en fin de plage.

En guise de conclusion, je vous laisse savourer le refrain savamment autotuné de ce morceau: