Ca y est maintenant, OccupyWallStreet est au comble du succès médiatique et cela pourrait n’être que le début. Le mouvement continue de s’étendre et à New York, ils viennent aujourd’hui d’essuyer une tentative d’évacuation qui n’a pas abouti.
Soutiens variés
Il faut dire que cle rassemblement prend tous les jours plus d’ampleur et que depuis peu, tout le monde s’exprime sur le sujet. Le président comme les leaders politiques de tous bords sont sommés de donner leurs avis. Beaucoup font part de leur sympathie, ou du moins de leur compréhension. Le Magazine Time présente un sondage qui leur donne 54% de sympathie dans l’opinion, à savoir deux fois plus que le Tea Party, la frange populiste/radicale de la droite! Certains patrons (dont des gros bonnets de hedgefunds et de fonds obligataires!) s’intéressent au mouvemement et même le soutiennent du bout des lèvres. Plus, bien sûr le milliardaire rouge Waren Buffet (en fait son fils), qui en rajoute une couche.
Les objectifs sont évidents
Beaucoup d’éditorialistes (de gauche mais pas seulement) se font spontanément les interprètes de ce rassemblement aux proportions nationales. Alors que d’autres l’accusent encore de ne pas avoir de buts, ils soulignent le caractère performatif de ce sit-in qui constitue en lui-même, avec son nom « occupywallstreet » et son slogan « 99% », un message et même un programme. Pour le New York TImes, les buts du mouvement sont limpides: une plus juste répartition des revenus, un contrôle des abus des lobyistes, une régulation pour Wall Street. Et il y a sans doute aussi les suites pénales pour les responsables de la crise des subprimes, que David Ruschkoff, éditorialiste invité de CNN, croit voir émerger. Vous avez dit guillotine? Nous n’en sommes pas là, mais sans aucun doute la pression de la rue est la seule chose qui puisse avoir un effet pour changer un système économique oligarchique. Voici encore un manifeste émanant du mouvement et lu par un des journalistes qui le soutiennent fermement.
US revolution
« C’est vrai qu’ils n’ont pas de leader, explique pour sa part Matt Taibbi, et qu’on ne comprend pas clairement ce qu’ils veulent. Je crois que pour l’instant, ils veulent juste rester là, grandir… et grandir toujours plus, et c’est ce qu’ils font partout dans le pays. D’abord, les enchères, et après, on parlera des buts ». A ce stade, la dynamique est telle qu’elle permet à la gauche de nourrir les espoirs les plus fous. Finalement, les Etats-uniens seraient peut-être les plus à même de faire une révolution en occident. En quatre ans, d’heureux propriétaires de portefeuilles diversifiés, ils ont été réduits à un (sous-) prolétariat écrasés par la dette… Et la descente n’est pas terminée, si l’on en croit les oracles. On peut frémir en pensant à tous ces sièges de grandes banques qui sont à une petite portées de batte de baseball. Mais pour l’instant, les militants évitent soigneusement toute action violente et la plupart protestent quand on les assimile à la gauche. « Non, nous sommes les 99 pour cent. », répondent-ils.