Emile Cioran dit: « J’aime lire comme lit une concierge : m’identifier à l’auteur et au livre. Tout autre attitude me fait penser au dépeceur de cadavres. ». Je crois que j’ai une position similaire face à l’art contemporain. N’est-on pas en droit d’attendre, encore aujourd’hui, qu’une évidence surgisse d’une oeuvre sans qu’on ait à la sous-titrer, à l’expliquer par rapport à un contexte ou un concept?

Voici enfin l’heure de dévoiler la strate d’argent 2011. Il s’agit du Japon, avec l’artiste Taibamo.

Est-ce le ciel ou les vagues qui viennent s'abîmer à nos pieds, sur ces écrans courbes qui font des murs et du sol une seule et même surface?

 

Ce pavillon est assez difficile à décrire et à montrer: des animations projetées sur des surfaces courbes dans le noir, un procédé qui vous englobent à 360° et qui, grâce à des miroirs, ouvre sur l’infini:

Chez Taibamo, les éléments et formes de l'estampe japonaise classique sont recyclés et mis en mouvement dans un ballet d'objets poétique et surréaliste

 

Une avalanche de visions hétérogènes mais qui s'enchaînent de façon cohérente.

Pour voir tout ça en mouvement, voici des vidéos du pavillon ici et ici.

Beaucoup d’entre vous m’ont fait part de leur frustrations pour le décalage entre la strate d’argent et le reste du palmarès en  (2).  Je leur présente mes excuse sincères: le comité central d’Interstrates a eu un désaccord de dernière minute qui a retardé la décision.


Post scriptum

Voilà, ça, c’est fait, comme dirait un fan lambda de Friends. A présent, je vais vous livrer à l’arrache quelques images qui m’ont marqué:

Chance, de Christian Boltanski, pavillon français, Giardini

Lee Yongbaek, pavillon coréen

Lee Yongbaek, pavillon coréen

Ayse Erkmen, Plan B, Arsenale.

Eglise païenne grandiose érigée pour mettre en valeur les oeuvres de Christoph Schlingensief dans le pavillon de l'Allemagne, prix du meilleur pavillon national de la Biennale 2011